J'ai adoré !!!

Le 25 Juin s'est tenue l'assemblée générale des Ateliers d'Arts de France, dont je suis membre. Cette année, elle a eu lieu à l'Ecole du Louvre, dont je suis une ancienne élève. Précisons que lorsque j'ai suivi les cours de cette prestigieuse institution, je travaillais en tant qu'analyste financier et que c'est ma mère qui se collait les cours à l'amphi, munie d'un petit enregistreur de poche !!! Nostalgie...

Donc assemblée des AAF à 14 heures. Moi, je suis désolée : le vendredi à 14 heures, je travaille ! Donc je n'ai pas pu y assister. Mais je suis quand même allée à la réception donnée au Musée des Arts Décoratifs à partir de 20 heures (là, je peux !).

Bon, j'ai honte de l'avouer mais le MAD, je n'y vais que pour les expos temporaires (genre Les Bijoux des Années 30) et pour la galerie des bijoux que je trouve extraordinaire (c'est là qu'est né mon amour pour Lorenz Bäumer...). Mais je n'étais jamais montée aux étages. Précédés par une conférencière, nous avons visité le département dédié à l'art nouveau (je n'aime pas) et à l'art déco (j'adore). Tombée littéralement en pamoison devant le mobilier créé par Armand-Albert Rateau pour Jeanne Lanvin au milieu des années 20 !!! Un style mélant références à l'Antiquité et bestiaire fantastique, utilisant avec brio le bois, les peaux de poisson et le bronze. 

Puis, belle transition, nous avons fini par la visite de l'exposition consacrée aux époux Lalanne, brillamment mise en scène par Peter Marino. Ce couple de bronziers a su créer un univers original, onirique, précieux et drôle (ah, le bureau rhinocéros !). 

Et là, dans une sublimissime salle à manger, je tombe en arrêt devant une ménagère extraordinaire qui me rappelle immanquablement celle que j'avais admirée lors de l'exposition "Dali d'or et bijoux de Gala" à l'espace Dali (article du 21/12/09). J'en parle à la conférencière et voilà ce que j'ai appris : il semblerait que Dali ait purement et simplement plagié son amie de l'époque Claude Lalanne et se soit approprié son travail pour le revendre à une richissime égyptienne. Maudit Avida Dollars !

Sinon, amis créateurs de bijoux, ne manquez pas la petite vitrine consacrée aux bijoux surréalistes créés par Claude (toujours) : les doigtiers en forme de doigts, la boucle d'oreille en forme d'oreille, les torques aux inflorescences vénéneuses... Une pure merveille.

Vous avez jusqu'au 4 Juillet !

L'Iris Noir

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De l'importance des détails et finitions

Pour illustrer ce nouvel article dédié à mes cours de bijouterie, j'ai choisi ce bracelet et cette bague créés par Ash. Deux pièces aux lignes très pures et pourtant chargées d'émotion.

Le bracelet est un vieil exercice : un maillon dupliqué en X exemplaires pour apprendre à jouer avec les emmaillements et les soudures. Mais au design très sobre des maillons, Ash a choisi d'opposer une rondelle en fer rouillé ramassée un jour par terre ainsi qu'une petite brindille en argent massif, qu'elle a obtenue en demandant au fondeur de coller une vraie brindille sur son arbre à cire.

Détail important : une vieille chaîne à boules en acier, du type de celles qui servent à accrocher certaines étiquettes de vêtements, maintient la rondelle en place ; en revanche, la précieuse brindille est accrochée au bout d'une série d'anneaux en argent que nous avons soudés les uns aux autres. J'adore cette association du trivial au précieux, du vieux au neuf, du corrodé à l'impeccable.

La bague est issue d'une maquette en cire tellement bien travaillée que le polissage miroir s'est naturellement imposé. Contrairement au bracelet, pour lequel Ash a souhaité un simple passage au vibrateur pour une finition mate, cette bague ronde et bombée comme un OVNI (Ash l'appelle son "flûtiau intergalactique" !!!) étincelle et réfléchit tout ce qui passe. Objet éminemment difficile à photographier...

Tout ça pour dire qu'à mon sens, un beau bijou se voit aussi dans le soin apporté aux détails, les messages que l'artiste cherche à faire passer à travers ces petits riens qu'un oeil non averti ne remarquera pas de prime abord. Mais surtout, un beau bijou parlera à l'âme avant de parler à la raison...

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Une bague fleur et papillon à la fois

Phalaenopsis, du grec phalaina : papillon de nuit, et opsis : l'apparence. Une orchidée épiphyte originaire d'Asie tropicale, aérienne et gracieuse, qui se prend pour un papillon...

La première fois que Pénélope est venue à l'atelier, elle m'a montré divers dessins de bijoux très féminins tous inspirés du monde des fleurs. Je l'ai mise en garde en lui expliquant qu'il s'agissait de pièces longues et difficiles à réaliser. Mais Pénélope m'a répondu avec un beau sourire que ça ne faisait rien, qu'elle était là pour apprendre et qu'elle avait le temps.

Elle est tombée en arrêt devant l'orchidée qui prend la lumière devant ma fenêtre, et du bloc de cire qu'elle a commencé à façonner est née cette bague ronde et légère à la fois, dont les pétales se soulèvent imperceptiblement comme si un souffle de vent venait les caresser.

Pour une première réalisation, je trouve qu'il s'agit d'un très beau travail !

Pénélope et moi travaillons en ce moment à faire de ce phalaenopsis une parure complète : bracelet, collier et boucles d'oreilles. Cet exercice nous permettra d'aborder la soudure ainsi que le travail du métal, deuxième module de mes cours de bijouterie joaillerie.

Travailler au chalumeau par ces jours de chaleur sera éprouvant mais visiblement ça ne fait pas peur à Pénélope. Une belle motivation qui me va droit au coeur !

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A bas les bélières moches !

L'un des exercices que j'impose à mes élèves est celui du pendentif et de sa bélière.

En règle générale en bijouterie, la bélière est un truc assez laid ou, à tout le moins, sans grande originalité par lequel va passer la chaîne du médaillon.

Le but, chez moi, est d'en faire un élément décoratif à part entière, aussi beau que le pendentif.

Voici deux réalisations faites par mes élèves à partir de cire de bijouterie. Le pendentif orné d'une lettrine en forme de A s'accompagne d'une bélière en forme de coeur dont la boule a été creusée pour laisser passer un lien de satin noir. L'élève a opté pour une finition sablée, d'où un aspect très mat.

La bélière du deuxième pendentif est un poisson qui semble sauter pour rejoindre ses congénères. Un demi anneau a été soudé à l'arrière pour qu'une chaîne puisse y être glissée. L'élève a poli le bijou pour lui donner un aspect lisse et brillant, comme s'il ruisselait d'eau. Une oxydation a été appliquée au niveau des galets pour noircir l'argent.

Même exercice, mais au final deux bijoux très différents et tout aussi intéressants l'un que l'autre.

Amis créateurs, luttons pour redonner à la bélière ses lettres de noblesse !

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3ème biennale pour L'Iris Noir

Je ne me sens plus de joie et de fierté : je viens de recevoir la lettre qui confirme ma participation au prochain Carrousel des Métiers d'Art du Louvre !

Cette biennale est très attendue de tous les amateurs de belles choses vraiment originales et vraiment made in France. De l'ébéniste au laqueur, en passant par le verre, le textile... et les bijoux, tous les métiers d'art sont représentés lors de cette très belle manifestation qui a lieu au Louvre juste avant les fêtes de fin d'année.

Cette année, elle aura lieu du 1er au 5 décembre. Elle est ouverte au public pour lequel l'entrée est gratuite.

Je suis particulièrement heureuse parce que pour y participer, il faut passer sous les fourches caudines d'un comité de sélection qui prend sa mission très au sérieux. A chaque fois, il me faut soigner mon dossier de candidature : faire de belles photos de mes dernières créations, raconter mes sources d'inspiration, montrer que malgré ma toute petite taille, les journaux parlent de moi de temps en temps. Et attendre le verdict dans l'angoisse !

Bref, grâce à cette bonne nouvelle et au succès de mes cours de bijouterie, je sens que l'année en cours n'aura rien à voir avec l'annus horribilis qu'a été 2009.

Je vous l'avais bien dit dans mes voeux : 2010 sera l'année de tous les délices !!!

L'Iris Noir

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